Gaza : Une guerre pour le gaz ?

Derrière la propagande se cache des intérêts géostratégiques beaucoup plus terre à terre. De plus en plus de spécialistes expliquent la nouvelle agression israélienne contre Gaza par la présence de ressources naturelles importantes au large des côtes de l'enclave palestinienne.

Un bilan des services d'urgence de Gaza indique ce vendredi 25 juillet 2014 que 815 Palestiniens ont été tués et 5.240 blessés. Plusieurs ONG estiment qu'environ 80% des Palestiniens tués sont des civils, dont de nombreux femmes et enfants. Unicef estime à 181 le nombre de mineurs ayant perdu la vie dans ce conflit.
De son côté, avec 32 morts, l'armée israélienne, n'avait jamais subi autant de pertes depuis sa guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Beaucoup sont des membres de l'unité d'élite Golani.
Aux termes de deux semaines, l'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé « 2.429 cibles, rampes de lancements de roquettes, centres de commandement ou ateliers de fabrication d'armes et tunnels destinés à lancer des attaques au cœur d'Israël ». Elle ne parle pas de l'école de l'ONU, des habitations civiles, des convois de secours bombardés également.

La Cisjordanie s'embrase

Huit Palestiniens ont été tués ces derniers jours en Cisjordanie. A Qalandia, près de Ramallah, 10.000 manifestants se sont heurtés à l'armée israélienne, 4 d'entre eux ont été tués, plus de 300 blessés. La population palestinienne de Cisjordanie a bien compris que leur meilleur soutien à leur frère de Gaza est d'ouvrir un second front, déclenché une troisième Intifada. La volonté est là, l'organisation et les leaders manquent.

Le Hamas revendique 3 tirs de roquettes vers l'aéroport Ben Gourion

Malgré ces 2.429 frappes israéliennes, le Hamas a revendiqué vendredi le tir de trois roquettes à longue portée vers l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv, en Israël. La Résistance continue malgré tout ce que peuvent dire les officiels israéliens, portant un très rude coup à l'économie israélienne.

L'Union européenne veut une enquête

L'organisation mondiale de la santé (OMS) appelle, de son côté, « à la création d'un corridor humanitaire destiné à permettre l'évacuation des blessés mais aussi l'entrée de médicaments ».
Selon l'OMS, quatre hôpitaux, douze cliniques et un centre pour handicapés ont été endommagés depuis le début de l'offensive.
L'Union européenne, elle, a appelé vendredi à une "enquête rapide" sur le tir d'obus israélien contre une école de l'ONU, qui a fait 15 morts et 200 blessés jeudi. "Nous appelons à une enquête immédiate et complète sur cet incident", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole du service diplomatique de l'UE. C'est la quatrième fois que l'Agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) subit des tirs, a souligné la porte-parole, qui a "appelé toutes les parties à respecter l'inviolabilité et l'intégrité de l'Unrwa".

Pause humanitaire demandée par l'ONU

L'ONU demande une trêve jusqu'à la fin des fêtes de l'Aïd Al Fitr.
De son côté, la Résistance pose comme condition sine qua non à une trêve la levée du blocus qui asphyxie Gaza depuis 2006 : "Nous voulons un cessez-le-feu aussi vite que possible, mais en parallèle avec la levée du blocus de Gaza", a répété dans un entretien à la BBC, le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar.

Ce qui se cache derrière cette guerre

Selon un spécialiste des enjeux énergétiques mondiaux interrogé par la RTBF6 mais qui a voulu conservé l’anonymat, d'importants champs gaziers ont été découverts au large de la bande de Gaza en 2000. « Les campagnes de recherches assurées par British Gaz (BG) ont mené dans un premier temps à la découverte de gaz naturel au large de Gaza et, ensuite dans les zones offshore israélienne et chypriote. »
Mais à ce jour, " BG a essayé de définir les règles d’exploitation, mais cela n’a jamais été possible et les tentatives ont été abandonnées il y a quelques années", nous a déclaré ce spécialiste.
En 2009, Jean-Michel Vernochet, journaliste et géopolitologue français déclarait dans une interview que "British Gaz s’est chargé des opérations et dispose d’un contrat d’exploitation de recherche de 25 ans." Ce contrat aurait été négocié avec les Palestiniens, puis renégocié avec l’Etat Israélien. Selon d’autres sources, des négociations auraient aussi eu lieu entre l’Autorité Palestinienne et le russe Gazprom pour développer le champ gazier de Gaza.

Détruire le Hamas pour renégocier le contrôle du gaz

Les ressources découvertes sont estimées à près de 500 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Un tel volume pourrait transformer Israël en exportateur net vers l’Europe, la Jordanie et l’Égypte.
Dans cette partie d'échec géopolitique, Israël cherche donc a détruire le Hamas dans le but de créer un climat politique permettant un accord sur le gaz. Cela passerait donc par la reprise du pouvoir du Fatah et de Abbas sur la bande de Gaza.

Sources: www.rtbf.be

L'attaque sur Gaza cache des enjeux géostratégiques: le contrôle du gaz au large de ses côtes

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